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9 février 2024

La permaculture, késako ? Définition, éthique, principes et philosophie

La permaculture est un concept vaste et complexe qui suscite de nombreuses définitions différentes selon les individus qui s’y intéressent ou l’expérimentent. Que vous soyez un jardinier expérimenté ou un novice dans la conception d’un potager et d’un écosystème en permaculture, votre interaction avec la permaculture sera unique. Votre propre expérience de jardinage ou de conception d’écosystèmes, vos observations et techniques personnelles, ainsi que votre point de vue unique influenceront votre compréhension de la permaculture. En tirant des leçons de vos propres expériences, vous pourrez interpréter les informations qui suivent à travers le prisme de vos observations personnelles et techniques, et de votre point de vue distinct, afin de créer votre propre définition de la permaculture.

Sinon, il existe bel et bien une définition officielle ainsi que des principes définis autour de la permaculture. Je voulais juste bien rappeler que toute pensée, tout écrit n’est pas une définition gravée dans la roche. Qu’elle doit toujours être interprétée, avec votre propre regard et vos expériences personnelles. Ceci étant clair à présent, voici à présent un aperçu de qu’est ce que c’est la permaculture. Ses définitions, ses inventeurs, ses principes et éléments fondateurs.

C’est quoi la permaculture ? Définition au sens large

Le terme « permaculture » est un mot-valise anglophone formé à partir des mots « permanent » et « agriculture », ce qui se traduit par « agriculture permanente » en français. Il a été inventé par Bill Mollison et David Holmgren en Australie et a été utilisé pour la première fois en 1978 dans la première édition anglaise de leur livre « Permaculture 1 ». Le terme a été créé pour décrire une approche de l’agriculture qui est durable, respectueuse de l’environnement et qui peut être maintenue indéfiniment.

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L’éthique fondamentale de la permaculture

L’éthique de la permaculture est un élément fondamental pour comprendre ce qu’est réellement la permaculture. Elle repose sur trois piliers principaux :

  1. Prendre soin de la Terre : ce implique de prendre soin de la terre sur laquelle nous vivons, que ce soit notre jardin, notre potager ou toute autre parcelle de terre. C’est reconnaître que la Terre est notre maison et que chaque geste que nous faisons a un impact sur elle. C’est comprendre que chaque action écologique, aussi minime soit-elle, est un pas vers le respect et la préservation de notre Terre-Mère.
  2. Prendre soin de l’humain : cela signifie prendre soin de soi, de sa famille, de ses amis, de ses voisins et de toutes les personnes que l’on rencontre sur notre chemin. Promouvoir des sociétés où les individus travaillent ensemble en harmonie, dans le respect mutuel, la coopération et le partage, tout en gardant à l’esprit le bien-être de l’humanité dans son ensemble.
  3. Partager équitablement les ressources : beaucoup de ressources peuvent être partagées facilement, comme les fruits et légumes, les semences reproductibles, les connaissances, l’entraide, etc. Ce pilier encourage à partager ces ressources de manière équitable et à ne pas les monopoliser.

💡 Ces trois piliers de l’éthique de la permaculture sont essentiels pour comprendre ce qu’est la permaculture. Ce n’est pas seulement un ensemble de techniques de jardinage, c’est une philosophie, une manière de voir et d’interagir avec le monde. Si nous intégrons ces trois principes éthiques dans nos vies, si nous prenons soin de la terre et des humains par nos actions quotidiennes, tout en partageant équitablement les ressources, alors vous allez pratiquer la permaculture.

Philosophie globale de la permaculture

La permaculture est une philosophie qui englobe un ensemble de principes de conception pour les habitats humains et les méthodes agricoles, inspirés des relations observées dans les forêts et les écosystèmes naturels. L’objectif est de créer des lieux de vie harmonieux, productifs, autonomes, qui se régénèrent naturellement et qui respectent toutes les formes de vie afin de construire un avenir plus résilient. La permaculture est donc un moyen d’imaginer et de construire une civilisation durable, où l’épanouissement des êtres humains se fait en harmonie avec la nature.

La fleur de la permaculture, composée de sept pétales, résume les aspects essentiels de la permaculture. Chaque pétale représente un domaine particulier de la permaculture. Pour chaque pétale de la fleur, voici quelques exemples de domaines, de systèmes, de concepts et de solutions :

  • L’habitat : autoconstruction, maisons passives, matériaux naturels, collecte et réutilisation de l’eau, bioarchitecture, bâtiments semi-enterrés, anticipation des risques naturels, respect des formes naturelles du terrain, et autres.
  • Les outils et technologies : réutilisation et recyclage, outils à main, vélos et vélos électriques, foyers à bois efficaces et peu polluants, valorisation énergétique des déchets organiques, captation et stockage de l’énergie, valorisation des déchets verts en bois de chauffage, systèmes de captation énergétique durable, etc.
  • L’éducation et la culture : éducation à domicile, écologie sociale, écoles alternatives, musique et créations artistiques participatives, culture de la transition, apprentissage sur le terrain « en faisant », etc.
  • La santé et le bien-être : médecines complémentaires et holistiques, connaissance des plantes médicinales, allaitement maternel, sports de connexion avec les éléments naturels tels que la natation, la marche en forêt, etc., et d’autres disciplines bénéfiques comme la méditation, les massages, etc.
  • Les finances et l’économie : monnaies locales et régionales, covoiturage, épargne solidaire, commerce équitable, marchés de producteurs, analyse du cycle de vie et de son bilan carbone, etc.
  • Le foncier et la gouvernance : coopératives et associations, habitats collectifs et éco-villages, pratique de l’écoute et du consensus en réunion, communication non violente, droits d’usage traditionnels, etc.
  • Les soins à la nature et à la terre : agroécologie, jardinage bio-intensif, jardin-forêt, forêts comestibles, collection de graines, biodynamie, agriculture biologique, collecte des eaux de ruissellement, gestion holistique des pâturages, agroforesterie, aquaculture intégrée, cueillette sauvage, glanage, etc.

Ces différents aspects de la permaculture montrent à quel point elle est un système complexe et interconnecté, qui ne se limite pas à l’agriculture ou au jardinage, mais qui englobe tous les aspects de la vie.

Comment se pratique la permaculture ? Les principes de base

Pour citer le sociologue français Edgar Morin, « les principes de la permaculture sont des outils de rééducation de la pensée ». Ces principes sont la base sur laquelle repose toute la philosophie de la permaculture.

Les 9 principes fondateurs de la permaculture

Afin de décrire avec précision l’ensemble des thèmes définissant le concept de permaculture, Bill Mollison a créé neuf principes fondateurs, qui sont les suivants :

  1. Travailler avec la nature plutôt que contre elle.
  2. Le problème est la solution.
  3. Faire le changement le moindre pour le plus grand effet.
  4. Les seules limites sont celles de notre imagination.
  5. Tout jardinier a un effet sur son environnement.
  6. Chaque élément du système doit remplir plusieurs fonctions.
  7. Chaque fonction doit être remplie par plusieurs éléments.
  8. La diversité est la base de la résilience.
  9. Prendre la responsabilité de sa propre vie, maintenant !

Ces principes fournissent des lignes directrices pour la façon dont nous devrions aborder notre interaction avec la nature et notre environnement.

Les 12 principes de référence de la permaculture

David Holmgren, ancien élève de Bill Mollison et co-auteur des ouvrages Permaculture 12 et Permaculture 23, a par la suite réécrit ces principes, les organisant et les énonçant d’une autre manière. Ces douze principes de référence régissent la permaculture :

  1. Observer et interagir.
  2. Collecter et stocker l’énergie.
  3. Obtenir une production.
  4. Pratiquer l’autorégulation et utiliser la rétroaction.
  5. Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables.
  6. Ne produire aucun déchet.
  7. Partir de la vision d’ensemble pour arriver aux détails.
  8. Intégrer plutôt que séparer.
  9. Utiliser des solutions à petite échelle et avec patience.
  10. Utiliser la diversité et la valoriser
  11. Utiliser les bordures et valoriser la marge.
  12. Face au changement, réagir de manière créative.

Ces principes essentiels jouent un rôle déterminant dans notre approche et notre compréhension des systèmes complexes, en particulier des écosystèmes naturels. Ils nous aident à nous orienter dans notre processus d’auto-organisation et notre co-évolution avec notre environnement, tout en étant intégrés dans un système plus vaste. De plus, ils mettent en évidence les leviers fondamentaux qui nous permettent d’atteindre cet état d’auto-organisation et de co-évolution au sein d’un système donné.

Chaque individu est invité à interpréter ces principes en fonction de sa propre sensibilité, de son expérience personnelle et de ses connaissances. Cela lui permet d’appliquer ces principes de la manière la plus efficace possible dans sa propre démarche permaculturelle. Il est essentiel de comprendre que l’application de ces principes est flexible et adaptable, permettant à chaque individu de les intégrer dans son unique contexte et situation.

Enfin, il est important de souligner que la permaculture est un voyage constant et évolutif, plutôt qu’une destination finale à atteindre. Il ne s’agit pas de parvenir à un état de perfection, mais plutôt de s’efforcer de faire de son mieux, tout en apprenant et en s’adaptant en cours de route. C’est une approche qui encourage vivement l’expérimentation, l’apprentissage continu et l’amélioration constante, favorisant ainsi un développement durable et résilient.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce merveilleux concept qu’est la permaculture, vous pouvez suivre notre instagram où on partage énormément de contenu gratuitement pour vous aider à mettre en place un potager en permaculture abondant et saint. Pour aller plus loin et mettre non pas les mains dans le cambouis, mais dans la terre, vous pouvez suivre une de nos formations en prèsentiel avec notre stage de 2 jours sur “Initiation à la permaculture”, ou encore sur des thématiques plus spécifiques directement en ligne.

Comment transformer son jardin en permaculture ?

Vous vous dites que vous êtes loin de tous ces principes fondateurs dans votre jardin potager. Qu’il va donc être compliqué, voire impossible de vous y mettre. Mais non, détrompez-vous. C’est ce qui est génial avec la permaculture. On n’a rien inventé, il suffit de copier les écosystèmes naturels, adaptés à votre situation géographique. Voici un petit tour d’horizon pour savoir comment vous y prendre :

Apprendre à la permaculture et l’effectuer chez vous dans votre propre jardin potager grâce à notre stage “Initiation à la permaculture de 2 jours”

  • Principes fondateurs de la permaculture, les comprendre 

On vient de les citer plus haut. Il s’agit ici d’intégrer ces principes afin d’observer et d’interagir avec votre propre écosystème : comprendre l’environnement de votre jardin, c’est savoir des notions clés comme l’ensoleillement, le vent et les zones d’ombre par exemple (tout comme on analyse le terrain avant de poser les fondations d’une maison).

  • Jardin en permaculture : planification et design
  • Il s’agit ici de définir les différentes zones potagères dans votre jardin : Divisez votre jardin en zones selon la fréquence d’utilisation (zone 1 pour les légumes quotidiens, zone 2 pour les arbres fruitiers, etc.). En réalité, c’est l’un des aspects les plus techniques à mettre en place avant de commencer à faire de la permaculture. Vous pouvez tenter de produire le design vous-même si vous avez déjà des notions, ou bien faire appel à un professionnel pour élaborer ce design.

Choisir les plantes, arbres fruitiers et semences adaptés à votre climat et votre situation particulière. Privilégiez toujours des plantes et des espèces favorables à la biodiversité (arbres qui produisent des baies qui peuvent être une nourriture pour les oiseaux, fleurs qui attirent les pollinisateurs, c’est-à-dire les abeilles, mais aussi les bourdons, les guêpes…)

  • Permaculture : le sol et ses éléments nutritifs
  • On parle ici d’améliorer le sol en l’enrichissant pour qu’il devienne un sol fertile pour vos différentes plantations (c’est une étape incontournable, la création d’un sol vivant pour créer un jardin en permaculture, et même un jardin tout court.). Pour ce faire, utiliser les ressources à votre disposition : compost, engrais verts, tonte, BRF, silure, cendre de bois, cartons sans aucune encre pour nourrir les lombrics, intégrer vidéo insta, pailler votre sol pour l’enrichir naturellement.
  • Pour ne pas affaiblir le sol et qu’il soit toujours nutritif, il est primordial de pratiquer une rotation des cultures. Désolé de vous l’apprendre peut-être, mais les magnifiques structures que vous avez construites cette année pour vos plants de tomates et vos autres plantes grimpantes, ne pourront pas être utilisées chaque année pour aider les mêmes plants potagers. Sorry but not sorry, le sol est l’élément clé à ne jamais perdre de vue en permaculture.
  • Gestion de l’eau au potager permaculture

C’est une ressource clé pour avoir des récoltes abondantes au potager. Selon les régions où vous vous situez, ce facteur sera moins un problème. Quoique, même le nord de la France peut se voir manquer d’eau en été avec les différents épisodes caniculaires que nous connaissons chaque année. La récupération de l’eau de pluie est donc une solution plutôt facile à mettre en place dans un premier temps. Vous pouvez installer des systèmes de récupération d’eau (avec des cuves) pour arroser votre jardin. Vous pouvez aussi opter pour l’irrigation économe avec des systèmes de goutte-à-goutte ou des méthodes d’arrosage qui conservent l’eau (coucou les oyas).

  • Les synergies de plantes au jardin

En effet, les associations de plantes au potager sont très importantes pour que celles-ci aient une chance de grandir correctement, de s’aider contre les ravageurs et maladies, etc. En plantant des cultures qui se soutiennent mutuellement, vous créez un bénéfice réciproque dans votre jardin (parmi les associations les plus connues au jardin il y a les « trois sœurs » avec maïs, haricots et courges ou encore pied de tomate, basilic et souci).

  • Construction de structures durables au potager

Pour tous les aménagements de votre potager. Utilisez des matériaux naturels et locaux si possible pour la fabrication de vos tuteurs (bambous, branches d’arbres taillées dans votre jardin, etc).

  • Les cultures permanentes en permaculture

Elles sont très importantes à inclure dans un jardin en permaculture à côté de vos plants potagers. On parle ici des différents arbres fruitiers et vivaces.

  • Utilisation des ressources au jardin potager en permaculture

La permaculture ce sont les prémices du zéro déchet selon l’adage « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». C’est pourquoi la base ici est d’avoir un composteur afin de valoriser tous vos déchets organiques (véritable mine d’or pour votre jardin et c’est gratuit contrairement aux différents engrais vendus très chers ). Valorisez aussi vos déchets provenant du jardin (feuilles mortes, broyage des branches lors des tailles d’arbres, cendres de la cheminée, etc.).

  • Les saisons dans un jardin en permaculture

C’est aussi ça la permaculture. Apprendre sans cesse de l’écosystème dans lequel on évolue. Comme on dit souvent chez Permaculture au Jardin, la permaculture, c’est la méthode des jardiniers fainéants. Cela demande beaucoup de travail en amont, mais après, c’est avalanche de récoltes sans trop d’efforts si on a bien fait les choses à la base. Il est très important de toujours s’adapter au fur et à mesure des saisons dans votre jardin potager. Apprenez toujours de votre jardin en observant les différents changements qui interviennent notamment climatiques. Vous allez ainsi pouvoir adapter vos méthodes en conséquence. Apprenez de vos succès et de vos échecs et continuez d’expérimenter en essayant de nouvelles plantes ou techniques. Soyez curieux !

En adoptant ces différentes étapes, vous créerez un jardin qui non seulement fournit de la nourriture, mais contribue également à un écosystème durable et résilient. La permaculture est un voyage d’apprentissage continu, alors soyez patient et appréciez chaque étape du processus.

Vous avez des questions ? Vous souhaitez en savoir plus sur la permaculture et obtenir vous aussi une abondance de fruits et légumes dans votre jardin ? Contactez-nous pour avoir plus d’informations sur les différentes formations que l’on propose

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